De magnifiques souvenirs et toute ma solidarité avec les habitants de la Bérarde. Depuis le premier jour où j'y suis allé, dans ce lieu phare de tous les amoureux de la haute montagne, rien ne m'a jamais autant impressionné que cette route improbable, praticable sur une petite voie à l'époque, selon des heures de montée ou de descente seulement. Puis les temps ont changé, la route s'est élargie mais rester à la Bérarde c'était entrer dans le cœur des Écrins, vers les faces sud de la Meije, de la Barre, le Coolidge, plus facile, c'était aller voir chaque année la fonte du glacier au-dessus d'un refuge désormais fermé car sur un terrain trop instable. C'était découvrir et affronter les voies superbes de la fameuse Di Bona, les Drus des Écrins, et descendre par ce vallon vertigineux des Etançons, d'où le torrent a avalé la moitié du village, sous une marée énorme de roche et de boue.
Enfin voilà, quel que soit l'avenir de la Bérarde, victime ô combien symbolique du changement climatique, ce sera toujours un des lieux où mon cœur d'alpiniste battra, grâce aux guides ses Écrins entre autres.